Chronique des cadettes – Partie 4 : « Le collectif devait s’imposer de lui-même »

Le carnet de bord de la saison des U17 touchant à sa fin, il est temps de dresser un léger bilan. Points positifs ? Négatifs ?

Sur la saison

On prend une grosse prise de risque en septembre, en décidant de s’engager en 1ère division qu’avec seulement 6 joueuses. Six joueuses, certes fiables mais il suffisait d’une blessure et d’une indisponibilité pour risquer un forfait. Heureusement, le mois de septembre a été prolifique et parmi les nouvelles, certaines ont grandement persévéré. Au final, les matches ont pu s’organiser sans encombre, de même que la totalité des déplacements (même si nous avons refusé quelques goûters à l’extérieur !). Et cela nous a bien changé de la saison passée.

Sur le championnat

u17@grans-2Notre succès, et notre survie dépendaient de l’apport du banc. Je ne suis pas du genre à faire jouer une personne 40 min sauf si j’y suis contraint. Je ne pense pas faire du social non plus : quand une joueuse rentre, c’est que j’ai besoin d’elle, et non « pour faire souffler » une autre. Elles sont toutes aussi responsables et contributrices des victoires, défaites et de notre jeu produit. Leur progrès et leurs initiatives sont au coeur de notre réussite et en comparaison avec les années précédentes, j’ai pu compter sur ce banc qui nous a sauvé de bien des misères. Elles progressaient à la vue de tous et donnaient bien souvent un nouveau souffle lorsqu’elles rentraient sur le terrain. Nous ne sommes pas dans le haut niveau. De ce fait, avoir cet atout là a été très bénéfique pour moi car ce moment où ce que l’on appelle parfois « les secondes unités » s’affrontaient, j’avais confiance en nos troupes.

Quand une joueuse rentre, c’est que j’ai besoin d’elle

Malheureusement, nous avons clairement manqué de souffle en fin de championnat. Une première blessure en février pour la fin de saison, une seconde début mars, une fatigue visible… Avec un peu plus de recul et un mental à toute épreuve, nous aurions pu obtenir deux victoires supplémentaires et créer encore plus la surprise. Mais je ne me plains plus pas : passer des bas-fonds du championnat honneur à la 3 ème place élite, c’est quand même une belle performance !

Premier challenge : faire aimer le basket

Cadettes1314On ne peut pas préserver l’attention, la motivation et l’envie d’un groupe qu’à travers un championnat. Selon moi, c’est une erreur. Parce qu’il sera facile de voir la salle se vider à l’entrainement le jour où les défaites s’enchaînent ou la semaine, lorsqu’il n’y a pas de match… Aussi fou que cela puisse paraître, c’est à travers les défaites que le groupe s’est forgé. Plus précisément, les tournois du printemps 2013 ont été très bénéfiques. De cadettes région à France, nous avons pris les gifles les plus inimaginables, dans des conditions bien horribles (vent, chaleur intense, 0 arbitres, altercations…) : quel sadisme… Et cette saison, les vrais tests se situaient les lendemains de défaites : est-ce que le groupe est prêt à bosser pour éviter de revivre ces moments ? Chaque match se doit d’être une leçon d’humilité car le terrain est seul révélateur.

C’est à travers les défaites que le groupe s’est forgé

Il fallait également faire en sorte de les sortir un peu du gymnase, afin de prendre du recul sur notre niveau et sur notre travail. Sans vouloir recopier ce qui se passait dans des niveaux plus hauts, cela peut motiver d’observer un basket haut niveau et de constater qu’au fil de l’année, elles peuvent voir de nouvelles choses, notions, etc. Dans cette situation-là, les rencontres du PABA Aix en Provence ainsi que Fos dans le cadre de Provence Basket ont joué un grand rôle.

Équilibre anciennes-nouvelles

U17 @ Grans

La catégorie U17 est toujours charnière car il y a toujours des nouvelles débutantes. Le dilemme se situe entre apprentissage des fondamentaux de celles-ci et le perfectionnement pour les autres. La progression vers le haut reste la solution mais on se retrouve avec des joueuses logiquement perdues dans des situations où les expérimentées elles-mêmes éprouvent des difficultés. Tout le monde doit s’armer de patience et surtout croire au travail effectué. Car au final, on entend toujours des « Elle a bien progressé cette petite ! » en fin d’année et nous ne serions pas allés loin avec une fille en moins ! Et faire 16 matches sans avoir été moins de 7 : cela relève du luxe !

Je n’étais pas là pour imposer un collectif, mais bien faire en sorte que le collectif devait s’imposer de lui-même

Sur les progressions individuelles et collectives

Il y a globalement beaucoup de satisfaction. A raison d’une heure et demi par semaine, progresser de manière drastique est une mission impossible. Nous avons essayé de faire progresser le groupe sur des notions de collectif, pré-collectif. Et cela commençait d’abord par remettre le duel au coeur du débat. Par la suite, ce fut une lutte contre les idées reçues, le mauvais vocabulaire… L’objectif était de faire comprendre au groupe que je n’étais pas là pour imposer un collectif, mais bien faire en sorte que le collectif devait s’imposer de lui-même. Il ne s’agit pas de « faire tourner » ou de « jouer en passe » pour le fun ou pour faire penser au public que l’on ne joue « pas seul ». Mais bien de faire les meilleurs choix possibles, avec ou sans ballon, pour le bien de l’équipe. J’espère que les filles se sont rendues compte de cela, et qu’elles rentrent sur un terrain de basket avec le sentiment d’être plus intelligentes qu’en début d’année. J’espère également avoir fait en sorte qu’elles puissent exprimer du basket cohérent, quelque soit leur situation future. L’avenir nous le dira, mais cette année fut riche en enseignements autant pour moi que pour le groupe.

%d blogueurs aiment cette page :